El Tolo

Tolo que siento

Antonio Peña Carpio "El Tolo" est né en 1972 à Jerez de la Frontera dans le quartier de San Miguel. Déjà remarqué pour sa participation au disque "Nueva frontera del cante" dans lequel figurent deux autres cantaores de la famille Carpio, David et José "Mijita", il vient de sortir un premier album longuement mûri joliment intitulé "Tolo que siento".


Extrait (Siguirillas)

El Tolo a mis non seulement son argent, mais aussi tout son coeur dans la réalisation de ce premier album particulièrement bien conçu qui s'écoute en boucle et fera le bonheur des amateurs de cante traditionnel.

Parmi les onze titres que comporte le travail enregistré dans le désormais célèbre studio "La Bodega" se trouvent des alegrias, soleares, siguiriyas, tientos, malagueñas... et bien sûr les traditionnelles bulerias de Jerez, au nombre de trois.

Le cantaor de la Plazuela rend un hommage appuyé à son quartier dans les alegrias d'ouverture écrites par José Galvez - qui signe le texte de deux autres titres - doublées par le joli brin de voix de Tomasa, citant ses sagas les plus emblématiques, comme les Moneo, Agujetas, Rubichi. La siguiriya avec Diego del Morao est une pure merveille, difficile d'imaginer quand on n'a que l'écoute qu'un cantaor aussi jeune puisse chanter de cette façon. Les autres guitaristes qui l'accompagnent ont aussi été soigneusement sélectionnés pour leur talent. Niño Jero, Moraito, José Ignacio Franco, Antonio Higuero... El Tolo - surnom que lui a donné une voisine proche lorsqu'il était enfant - a pioché dans le vivier des meilleurs guitaristes de Jerez. Bien sûr on n'échappe pas aux traditionnelles bulerias de Jerez, en particulier dans une fin de fiesta où le soniquete de Moraito résonne avec son cet aire si caractéristique.

Tolo est l'un des derniers gardiens de la tradition jerezana. Après un passage remarqué au Palacio de Villavicencio au Festival de Jerez le 7 mars, et une présentation de son disque à la Bodega Gonzalez Byass qui a attiré un très grand nombre de locaux deux jours avant, El Tolo continue son chemin avec, contrairement à d'autres cantaores de sa génération, une promotion très discrète, voire inexistante : sans doute car l'art n'a pas besoin du marketing, et celui d'El Tolo est particulièrement authentique. A écouter absolument.


Flamenco Culture, le 13/04/2011


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