Rencontre avec le bailaor Andrés Peña lors de son spectacle à la Salle Ravel de Levallois organisé par la peña Flamenco en France.
Andrés Peña est né à Jerez de la Frontera. Il commence le baile flamenco très tôt. C'est en effet à l'âge de 10 ans qu'il chausse ses premiers zapatos cloutés. Il ne les quittera plus.
La première maestra du bailaor fut Loli Reyes, une professeur de Jerez peu connue enseignant dans son quartier. Il suivit ensuite l'enseignement d'Angelita Gomez qui apporta beaucoup à son baile et lui donna de très bons conseils "Angelita est une personne très savante, elle m'a apporté autant sur scène que dans la vie".
Le baile d'Andrés Peña est plutôt classique mais il a cette caractéristique jerezana d'être parfaitement connecté au cante et au son de la guitare. Il fut un temps où son palo de prédilection était l'Alegria ou la Solea por Buleria, mais aujourd'hui c'est incontestablement la Solea qui lui correspond le mieux. Ses modèles se trouvent dans le passé, chez les anciens bailaores qui ont pour la plupart aujourd'hui disparu. Pour Andrès Peña le flamenco est toutefois en train de vivre une nouvelle époque tant au niveau du baile que du cante et de la guitare. "Il y a aujourd'hui de très bons danseurs et danseuses". De sa femme Pilar Ogalla il dit "C'est une très bonne bailaora, et une bailaora très féminine".Andrés Peña est un maestro très apprécié des aficionados qui sont nombreux à suivre ses stages à Mont-de-Marsan, Rivesaltes, Toulouse, Paris... Il vient en France depuis plusieurs années et dit se sentir aimé dans notre pays.
Pour Andrés le flamenco a toujours été patrimoine de l'humanité et il se réjouit de son inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Mais il se demande comme nombre de ses compagnons quelles seront les répercussions de cette inscription sur son travail et sur le flamenco.
Andrés Peña présentera son nouveau spectacle "Callejón de Asta" les 4 et 5 mars à la Sala Compañia dans le cadre du XVème Festival de Jerez.