Miguel tu es catalan, quel est ton premier souvenir du flamenco ?
Mon premier souvenir du flamenco ? eh bien c'est celui de la maison, lorsque ma mère écoutait la radio ou mettait des disques à la maison... Je me souviens aussi que ma mère nous emmenait à la peña culturelle andalouse qu'il y avait en Catalogne, et ensuite les gens chantaient et dansaient. Ce sont mes premiers souvenirs.
Comment as-tu appris à chanter ?
C'est difficile à expliquer. Je crois qu'on apprend avec le temps à s'améliorer et à créer sa propre personnalité et son propre language. Mais je pense qu'il faut naître avec un minimum de qualités, non ? Je crois que je me suis amélioré avec le temps, avec le travail aussi.
C'est un art tellement compliqué et si grand qu'on en est encore au début, il y a beaucoup à apprendre.
Qui sont tes réferences ?
Camaron DE LA ISLA bien sûr, c'est une référence pour tout aficionado...L'oeuvre d'Antonio MAIRENA, La Niña DE LOS PEINES, Enrique MORENTE, Carmen LINARES, Luis EL ZAMBO...et beaucoup d'autres.
As-tu un palo préféré ?
Tous, je ne pourrai pas en choisir un, car dans chacun il y a une musique distincte, un rythme distinct, des sonorités différentes...dans chaque palo il y a un monde magique.
Qu'as-tu ressenti lorsque tu as gagné quatre prix au Festival de la Union ?
J'étais très jeune, j'avais vingt ans, je commençais presque. Ce fut quelque chose que je n'attendais pas si tôt.
Le Festival de la Union a été un très grand tournant dans ma carrière. Même si ça faisait cinq ans que je chantais, c'est en 1993 avec le Festival de la
Union que tout a commencé.
"Dans chaque palo
il y a un monde magique"
D'ou te vient ton inspiration lorsque tu chantes ?
Je ne sais pas...de la vie, des gens, de la famille, des amis, du son de la guitare, de la musique du piano (je joue du piano), des palmas, du fait que les spectateurs dans la salle soient réceptifs et te motivent, il y a beaucoup d'éléments.
As-tu peur de monter sur scène ?
Non, je n'ai pas peur. Ca me procure un sentiment de respect et ça me donne une certaine responsabilité, mais la peur non.
Tu travailles souvent avec Chicuelo, comment est née votre collaboration ?
Je l'ai connu car il jouait à Barcelone avec tous les artistes de là-bas. Avec LA TANI, DUQUENDE, Maite MARTIN. J'ai commencé à travailler avec lui car
j'aimais beaucoup la façon dont il jouait, et peu à peu on a travaillé de plus en plus souvent ensemble jusqu'à ce qu'il devienne mon guitariste le plus régulier.
Tu t'étais un peu éloigné du flamenco avec ton album "Desglac", souhaites-tu faire de nouveau quelque chose qui n'est pas flamenco ?
C'est un disque différent du flamenco car c'est un album où il y a des poèmes en catalan d'auteurs catalans contemporains et du siècle dernier, de poètes valenciens, mallorquins, mais tout en langue catalane, qui est ma seconde langue. La sonorité de cet album n'est basée sur aucun palo de flamenco mais sur des chansons. La seule sonorité de flamenco est peut-être ma voix non ? on ne peut pas le nier. Ce n'est pas une question de s'éloigner du flamenco, je ne veux pas m'éloigner du flamenco car je suis cantaor, je fais ce que j'ai à faire. C'est le moyen de réaliser d'autres oeuvres, d'autres projets qui pour moi peuvent être intéressants, et d'apprendre plus.