Fatima, comment t'es venue l'idée d'écrire un livre sur le vêtement flamenco ?
La réalité c'est que depuis mon entrée dans le monde du flamenco, j'ai toujours aimé en savoir plus que la normale, plus que ce que l'on m'expliquait ou me disait, j'étais captivée en écoutant les histoires des anciens. Quant je vis l'annonce du concours de la cátedra de flamencología de Jerez, ça m'a paru un thème passionnant et en même temps sur lequel j'avais eu tant de doutes à mes débuts. J'ai pensé que j'avais déjà rassemblé beaucoup de choses sur le sujet au fil du temps et que les regrouper dans un ouvrage servirait aux nouvelles générations et aux aficionados.
Que trouve-t-on dans le livre ?
On trouve l'époque pré-flamenca, car une de mes inquiétudes était d'expliquer le pourquoi et le comment de certaines caractéristiques du vêtement flamenco. On trouve ensuite l'époque flamenca, où nous observons l'évolution du vêtement et ses raisons, les styles et les influences auquel il a été soumis. Tout est illustré par un grand nombre de dessins et photos, pour qu'au fur et à mesure qu'on lit on puisse voir ce dont il s'agit et le comprendre.
Quelles ont été ta méthode de travail et tes sources ?
Au début ce fut un peu chaotique car il n'y avait rien d'écrit sur le thème et je ne pouvais pas me baser sur quelque chose. Alors j'ai dû organiser toute la documentation que j'avais, tant les écrits que les photographies et à partir de là remonter dans le temps (premièrement avec les élements qui existent aujourd'hui, et ensuite ceux que je trouvais et qui avaient disparu). J'ai interviewé de vieux flamencos, des tailleurs, des historiens... qui même s'il ne parlaient pas exactement du thème, donnaient toujours une référence où chercher. Le nombre de sources est inimaginable : bibliothèques, musées, livres anciens, peintures... mais il y a beaucoup d'obstacles.
De quelles ressources économiques et humaines as-tu bénéficié pour réaliser ce travail ?
Des moyens économiques...aucun. Uniquement et exclusivement les miens. Ce fut difficile, car même si celà a l'air d'un mensonge au XXI° siècle, la vérité c'est qu'on te met des bâtons dans les roues au moment de l'investigation culturelle, et si tu n'es pas un professionnel de renom avec de grands travaux à ton actif on te ferme même les portes.
Le principal appui je l'ai trouvé à la maison grâce à ma mère (grande aficionada) et à mon compagnon. Il ont supporté de me voir des mois assise devant un ordinateur et des montagnes de papiers sans dire un mot, veillant à ce que je n'aie beosin de rien et m'aidant quand j'en avais besoin. Sans cette aide celà aurait été impossible.