Alexis, tu es né à Paris mais tu as grandi en Italie, pourquoi le violon ?
C'est venu comme ça tout seul, comme une inspiration. J'ai commencé à 13 ans mais je voulais jouer du violon depuis tout petit, seulement on n'avait pas les moyens
d'avoir un violon. A 13 ans on m'a offert un violon et c'est là que j'ai commencé.
Viens-tu d'une famille de musiciens ?
Non, d'une famille d'artistes oui car ma mère est peintre, mais de musiciens non.
Comment s'est faîte ta rencontre avec le flamenco ?
Quand j'avais 13 ans on m'a offert une cassette de Paco de Lucia. C'est là que j'ai commencé à écouter la guitare flamenca et j'ai toujours eu l'idée
de découvrir un peu l'Espagne et voir ce qu'il se passait là-bas avec le violon, et j'y suis allé il y a dix ans, j'avais 27 ans je crois.
Improvises-tu ?
J'improvise beaucoup. Par exemple dans ce concert il y avait des choses préparées mais en général je me lance dans l'improvisation, j'aime ça.
Parfois tu utilises ton violon comme une guitare aussi...
Je joue du violon comme ça car j'ai toujours aimé la guitare. Un jour j'étais en Argentine où j'ai aussi vécu, j'étais en train de jouer avec un groupe
de folklore, et j'ai eu l'idée de prendre le violon et de commencer à jouer comme ça, car j'adore la guitare. Et quand je suis rentré dans le flamenco
j'ai recommencé à jouer de cette façon, mais je n'ai jamais étudié cette manière de jouer, c'est venu tout seul.
Que penses-tu de la place grandissante qu'a prise le violon dans le flamenco ?
C'est intéressant. Le flamenco je pense est en train de s'enrichir tout doucement. Les gens veulent faire de la musique en fait.
Et le violon a un peu enrichi le flamenco. C'est très intéressant comme forme d'expression.
Ce n'est pas facile car il faut vraiment connaître, rentrer dedans.
Penses-tu comme la violoniste suisse Sophia Quarenghi que Parilla a ouvert la voie ?
Quand je suis venu ici je ne savais pas qu'il y avait Parrilla. Je pense qu'il a eu la chance de naître dans une famille flamenca, car il a vécu le flamenco
je crois d'une autre façon, plus profonde. Moi je me suis lancé plus à l'instinct, j'ai joué à ma façon, j'ai fait mon style, j'ai vu qu'il y avait de la
communication entre les musiciens.
Tu es un des violonistes les plus demandés par les artistes espagnols, comment expliques-tu ton succès ?
Je ne sais pas, c'est peut-être pour la communication. Quand je joue j'essaye de le faire avec mon coeur, peut-être que c'est ça car je crois que dans le flamenco
il y a beaucoup de sentiment, alors si ça touche c'est qu'il y a quelque chose.